Gino Bevillacqua n’a que vingt ans, mais déjà une belle vie minable. Il vit avec sa mère, alcoolisée du soir au matin, dont les hurlements et les injures sont devenues son quotidien. Dans le garage où il travaille, son patron le traite comme un moins que rien, l’insultant toute la journée avec une régularité confinant au harcèlement. Et quand il retrouve sa bande de copains à la taverne, sa frustration n’est pas moins grande, les filles qui lui plaisent lui passent sous le nez et préfèrent les avances des autres garçons. Un jour, Gino commence à faire de drôle de rêves, des cauchemars de sang, dans ceux-ci, il éventre sa mère au couteau ou bien assassine son patron au chalumeau… Vengeance de l’inconscient ? Prémonition ? Ou pire encore ? Que sépare réellement le rêve de la réalité ? Et comment savoir si l’on est éveillé ou si l’on est en train de cauchemarder?
Un livre méchant à conseiller aux étudiants en médecine qui voudrait réviser tout en s’amusant. Ouvrez ce livre et l’anatomie interne humaine n’aura plus de secret pour vous. Ce livre a tout à fait sa place dans cette incroyable collection qu’est « Gore ». Incroyable collection parce qu’ériger le terme en intitulé d’un genre est déjà douteux, mais en faire une collection procède du raffinement le plus complet. Quant en plus ces livres arborent des couvertures aussi explicites… Heureusement, si cette collection comporta beaucoup de livres dont l’intérieur était aussi peu ragoûtant que leurs couvertures, certains auteurs francophones de talent s’y sont aussi illustrés, entre deux traductions abrégées ou massacrées d’oeuvres américaines (une coutume chez Fleuve ou la mention « texte intégral » s’applique peu). Parmi eux, on citera G.-J. Arnaud, Pierre Pelot, Kurt Steiner, Houssin… et, dans le cas présent, l’inévitable Jean-Pierre Andrevon.
L’habilité de ce dernier, c’est de faire coïncider la tendance gore de son roman avec une dimension onirique bienvenue. Ce qui en atténue peut-être l’horreur, mais ne fait plus passer l’accumulation de détails morbides et graveleux pour de la complaisance pure et dure. Plutôt qu’un roman tout à fait « gore », Cauchemars de sang s’avère être un récit fantastique tendance horreur de facture assez classique, plaisant à lire, dans lequel le timing et l’enchaînement des évènements sont maîtrisés avec un grand savoir-faire. Ce qui n’est pas non plus déplaisant, c’est la dimension « sociale » du récit. Quand Jean-Pierre Andrevon nous décrit le Paris des années 80 et ses quartiers pourris, cela sent le vrai, quand il nous décrit les frustrations d’un individu de vingt ans dont la vie de minable est déjà toute tracée, on y croit.
Ma note : 7,5/10
Un livre méchant à conseiller aux étudiants en médecine qui voudrait réviser tout en s’amusant. Ouvrez ce livre et l’anatomie interne humaine n’aura plus de secret pour vous. Ce livre a tout à fait sa place dans cette incroyable collection qu’est « Gore ». Incroyable collection parce qu’ériger le terme en intitulé d’un genre est déjà douteux, mais en faire une collection procède du raffinement le plus complet. Quant en plus ces livres arborent des couvertures aussi explicites… Heureusement, si cette collection comporta beaucoup de livres dont l’intérieur était aussi peu ragoûtant que leurs couvertures, certains auteurs francophones de talent s’y sont aussi illustrés, entre deux traductions abrégées ou massacrées d’oeuvres américaines (une coutume chez Fleuve ou la mention « texte intégral » s’applique peu). Parmi eux, on citera G.-J. Arnaud, Pierre Pelot, Kurt Steiner, Houssin… et, dans le cas présent, l’inévitable Jean-Pierre Andrevon.
L’habilité de ce dernier, c’est de faire coïncider la tendance gore de son roman avec une dimension onirique bienvenue. Ce qui en atténue peut-être l’horreur, mais ne fait plus passer l’accumulation de détails morbides et graveleux pour de la complaisance pure et dure. Plutôt qu’un roman tout à fait « gore », Cauchemars de sang s’avère être un récit fantastique tendance horreur de facture assez classique, plaisant à lire, dans lequel le timing et l’enchaînement des évènements sont maîtrisés avec un grand savoir-faire. Ce qui n’est pas non plus déplaisant, c’est la dimension « sociale » du récit. Quand Jean-Pierre Andrevon nous décrit le Paris des années 80 et ses quartiers pourris, cela sent le vrai, quand il nous décrit les frustrations d’un individu de vingt ans dont la vie de minable est déjà toute tracée, on y croit.
Ma note : 7,5/10