vendredi 27 mars 2009

Jenkins (Paul), David (Peter), John Romita Jr, Lee (Jae) - Marvel, les incontournables : Hulk - Panini Comics, 2008

Dans la vaste famille des héros Marvel, j’ai toujours eu un faible pour le bonhomme tout vert un peu énervé… Peut-être est-ce dû à de vagues souvenirs liés à la série télévisée, je n’en sais rien, mais voilà, j’ai beau me dire que ce personnage n’est qu’un pompage en règle du chef d’œuvre de Stevenson, Docteur Jeckyll et Mister Hyde, il me plait quand même beaucoup ce gros nounours bodybuildé… Chaque fois que je jette un œil sur son pantalon (mauve !) tout serré, je me dis : « Houlà, ça doit faire mal. » Bref, il suscite en moi une bonne dose de compassion masculine…

Trêve de plaisanterie, l’ouvrage que je présente aujourd’hui est une espèce de petit miracle éditorial. Le bouquin prend place dans une collection économique intitulée Marvel les incontournables qui réunit dix ouvrages consacrés chacun à un super-héros phare (Spiderman, Dardevil, X-men…) et qui reprend à chaque fois une histoire complète, souvent un arc pris dans les séries régulière. C’est ce à quoi on a affaire ici, avec les épisodes 24, 25, 26, 27 et 28 de la deuxième série de Hulk auquel on a ajouté l’épisode 82. L’histoire constituée par les épisodes 24 à 28 n’était jamais sortie sous forme d’album en français (seulement dans la revue Marvel Elite), et leur édition, même sous cette forme un peu bizarre, est heureuse dans la mesure où il me semble qu’on a affaire ici à un maillon essentiel de l’histoire du professeur Banner. Ce dernier vient de perdre son épouse, assassinée par Emil Blonsky, l’abomination, sorte de double maléfique de Hulk. Il s’en suit une lutte acharnée entre Hulk et l’abomination, efficace mais assez classique dans son déroulement. Banner est une vraie mauviette, mais une fois qu’on arrive à l’énerver, il devient tout gros, tout vert et tout fâché ! Ce qui devient nettement plus intéressant, c’est la manière dont la suite de l’histoire traite le thème du deuil. Avec une finesse, une justesse et une originalité qu’on n’attend pas forcément dans une bd de super-héros.

Quant à l’épisode 82, scénarisé par Peter David, LE grand scénariste de Hulk (il a travaillé plus de dix ans en continu sur le personnage), c’est une chouette histoire fantastique qui se déroule dans un Londres brumeux, un retour aux sources et à Docteur Jeckyll et Mister Hyde ? En tout cas le côté « gothique » de cet épisode est à la fois surprenant et original. Au sein de cette collection « Incontournables Marvel » où tout n’est pas incontournable (hormis les tomes 7, 8, 9 et 10 consacrés respectivement à Daredevil, Hulk, Punisher et Ghost Rider…) et encore moins inédit, cet album de Hulk est un véritable must.

Ma note : 8/10

Corben, Richard - Ogre - Humanoïdes Associés, 1979

Richard Corben, auteur-phare de la bd américaine dès les années 70, signe ici un chouette recueil d’histoires courtes. Ce qui frappe d’emblée, c’est la richesse graphique de l’album, chaque histoire semble être faite dans un style graphique à part. « Ogre » mélange Photo et dessin mais d’autres récits, comme « Le bonheur de Benoit Boiteux » ou « Demoiselle en robe de dragon » évoque presque Crumb. Ce qui plait ensuite, c’est la tonalité humoristique / fataliste de ces histoires cruelles, assez proche de ce que Moebius ou Bilal pouvaient faire à la même époque (scénaristiquement parlant). Rien d’étonnant, donc, à ce que ces histoires soient parues dans Métal Hurlant, elles y avaient parfaitement leur place.

Ma note : 8/10