samedi 25 avril 2009

Duguël Anne (Gudule) - Entre chien et louve - Denoël, coll. Présence du fantastique, n°63, 1998

Entre chien et louve nous raconte l’histoire d’une réincarnation. Celle de Jean qui, décédé, se retrouve dans le corps d’un chien errant. Sous cette nouvelle forme, il retrouve sa veuve, Astrid qui devient sa maitresse. L’homme pense avoir retrouvé l’amour de sa vie, cette femme noire qu’il a ramenée d’afrique dans les années 50. Mais les confidences de la vieille femme à son chien vont lui faire entrevoir une autre réalité… moins romantique.

Ce court roman est une brillante anti-histoire d’amour. Une plongée sans concession sur l’enfer que peut devenir un couple. L’argument fantastique n’est qu’un habile subterfuge pour sonder la nature des relations que peuvent entretenir un homme et une femme sur des années de vie commune. Le constat est dur, amer mais d’une justesse rare ! L'écriture est subtile et directe à la fois, les allers-retours incessants entre passé et présent sont extrêmement bien amenés car ils épousent les réflexions des personnages et tiennent compte de la manière dont fonctionne la mémoire humaine. L'atmosphère ardenaise est admirablement bien rendue, elle enferme les personnages dans un huis-clos obsédant. Et surtout, Anne Duguël nous rend crédibles les pensées d'un homme devenu chien! Sa description du monde olfactif de l'animal est d'une efficacité redoutable. Parés de toutes ces qualités, "Entre chien et louve" est un récit à la tonalité assez sombre mais qui ne manque pas d’humour et n’oublie jamais d’être divertissant. Bref, exactement le type de littérature que je chéris ! Une petite merveille unique en son genre.

L’ouvrage est épuisé depuis plusieurs années mais est heureusement repris dans le premier tome de l’intégrale des romans fantastiques d’Anne Duguel qui porte le doux titre « Le club des petites filles mortes ».
Ma note : 10/10

samedi 11 avril 2009

Ennis (Garth) et Crain (Clayton) - Ghost Rider : Enfer et damnation - Panini Comics/Marvel France, 2007 (VO : 2005)

Il ne faut pas dix secondes de réflexion pour comprendre à quel point Garth Ennis, le scénariste de Preacher, DEVAIT écrire une aventure de Ghost Rider. Cette aventure en six épisodes lui permet de traiter ses thèmes favoris, de mettre en scène les anges, les démons, et de jouer avec toute la ménagerie religieuse avec humour et désinvolture. Dans cette histoire, Ghost Rider est extirpé de l’enfer par l’ange Malachi et chargé d’une mission délicate : rechercher et ramener en enfer Kazaan, un démon en fuite au milieu des mortels. Premier souci : Kazaan n’a pas de corps, et peut donc prendre possession de ce qu’il veut. Deuxième difficulté : celui-ci s’est allié à un être humain infâme, Earl Gustav, patron de la Gustav Petroleum. Leur but : forer assez profond pour que l’enfer puisse envahir le Texas. Troisième souci : Ghost Rider n’est pas seul sur la piste de Kazaan, Ruth, archange peu catholique et Hoss, envoyé de l’enfer sont aussi à ses trousses, et ils ne feront pas de cadeau à Ghost Rider.

On retrouve dans cette histoire non seulement les thèmes favoris d’Ennis mais aussi son humour carnassier, limite misanthrope. Exemple : deux anges regardent la terre à distance et jugent les humains : « Ce sont des idiots. Une bande de fornicateurs puants. Comme je dis toujours… on aurait dû garder les dinosaures. » Et ce qui ne gâche rien, c’est que de son côté, le dessinateur,Clayton Crain remplit parfaitement sa part du contrat : son dessin en couleurs directes est démoniaque à souhait, franchement gore, quand il dessine les fanges de senfers et les créatures qui y grouillent, son dessin a ce qu’il faut de lovecraftien pour nous les représenter avec assez d’éclat pour échapper au ridicule.

Sans doute la meilleure aventure de Ghost Rider publiée en français.

Ma note : 8/10

vendredi 10 avril 2009

Jones (Bruce) et Kolins (Scott) - Wolverine Hulk : Compte à rebours (titre VO : Six hours) - Panini Comics/Marvel France, 2003 (date VO : 2003)

Résumé de l'éditeur : Perdus dans les forêts canadiennes, Hulk et Wolverine, ont quelques heures pour secourir une femme et un adolescent entre la vie et la mort pris en otages par deux dealers sans scrupules. Les deux héros réussiront-ils à surmonter leur différend pour mener à bien leur mission impossible ?

Mon avis : Un chouette petit récit qui nous compte une nouvelle rencontre entre Hulk et Wolverine. Cette dernière n'a peut-être pas le charme de celle que l'on peut découvrir dans le sublime "Wolverine Hulk - La Délivrance", mais elle comblera les fans d'action et de suspense.

Mon seul regret : le dessin. Très réussi par moments, je pense notamment aux séquences où Banner laisse place à Hulk. Il est franchement bâclé sur d'autres planches, plein d'erreurs de perspectives, d'anatomie et de visages figés... Pour un dessinateur de dix ans de métier, je trouve cela très limite... C'est d'autant plus frustrant que la couverture de cet album, ainsi que les quatre couvertures des fascicules en VO sont superbes et signées Simon Bisley... AHHH si seulement ce bon vieux Simon s'était occupé aussi de l'intérieur!

Ma note : 6/10

jeudi 9 avril 2009

Keith, Sam - Wolverine Hulk, la délivrance - Panini Comics, Marvel France, 2003 (VO : 2002)

Victime d’un accident d’avion en plein désert glacé, Wolverine est abordé par Po, une petite fille qui l’implore de venir en aide à son papa. Ce dernier serait en train de se noyer au fond d’un lac, suite à un autre accident d’avion. Malgré l’absurdité de la situation, Wolverine décide d’aider la petite fille et commence un long périple vers le lieu de l’accident. En route, ils tombent sur l’oncle de Po, Bruce Banner, alias Hulk… Et autant l’oncle Banner est le plus intelligent du monde, autant Hulk peut vite devenir un obstacle de poids, même pour un super-héros de la trempe de Wolverine…


Ce crossover Wolverine – Hulk, c’est une belle démonstration que le comics le plus mainstream peut donner dans l’originalité quand un éditeur comme Marvel décide de faire confiance à un artiste plus « underground » comme Sam Keith.

Rappelant un peu le ton poétique du Petit prince de St Exupéry (sisi !), Delivrance est un récit touchant et humoristique aux dialogues délicieusement décalés. Graphiquement, c’est simplement explosif, très cartoonesque, plein de ruptures de tons toujours justifiées et, ce qui est le plus important quand on met en scène un personnage comme Hulk, très punchy !


Ma note : 9/10