mercredi 6 juillet 2011

Monnin Isabelle - Les vies extraordinaires d'Eugene - JC Lattès, août 2010, 232 pages.


Eugène est né trop tôt et, terrassé par un staphylocoque doré, n'a pas vécu un semaine. Pour raison médicale, ses parents n'auront pas d'autres enfants, c'est certain. Eugène aura été le premier et dernier. Désemparé face à une épouse qui s'est enfermée dans un mutisme radical, la papa d'Eugène décide d'écrire l'histoire de l'enfant, de comprendre qui il a été, s'il a eu le temps d'être quelqu'un... Car "Un si grand chagrin pour si peu de vie, est-ce bien la peine ?" Historien de formation, il agit avec méthode, interroge les médecins, les infirmières... quitte à passer pour un original. Très vite, il dépasse le cadre "scientifique" de son enquête et se complait à imaginer qu'elle aurait été la vie du petit Eugène. Et le voilà, tel un détective de l'absurde, à épier les parents des enfants qui auraient été les futurs compagnons de crèche et de classe du regretté Eugène... Pure folie? Peut-être, mais à côté d'une épouse qui a commencé à coudre un modèle de pantalon dans toutes les tailles, il ne voit plus trop ce que cela peut avoir d'étrange...

Grand reporter au Nouvel Observateur, Isabelle Monnin livre un premier roman qui s'impose comme une des grandes révélations de l'année littéraire 2010. Traitant le sujet du deuil d'un nourrisson avec sensibilité et poésie, elle met sur pied un univers fantasque où une douce folie panse les plaies et où l'imagination sauve un couple à la dérive. Frais, illuminé par un humour revigorant et une écriture malicieuse, "Les vies extraordinaires d'Eugène" est un livre qui fait du bien.

Ma note : 9,5/10

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