« Métro convention » tire une grande partie de sa force dramatique d’un choix littéraire généralement efficace : le récit « naïf » à la première personne, ici, en l’occurrence, celui d’une gamine de seize ans. On la sent fragile et irresponsable, incapable de comprendre tout à fait dans quoi l’infâme Monsieur Maxime la fait entrer (le monde de la prostitution). Le lecteur devinant bien plus de chose qu’elle, il s’installe vite entre ce dernier et le roman un suspense assez insoutenable… Là où Brice Pelman fait fort, c’est qu’il ne tombe pas dans l’écueil malsain où le lecteur deviendrait le complice de l’infâme proxénète. Le suspense était d’une efficacité redoutable, Brice Pelman n’a pas besoin de pousser le bouchon trop loin et de tomber dans le scabreux pur et dur. De plus, l’héroïne, qui ne manque pas de caractère malgré son jeune âge, ne restera pas victime sur tout le roman et saura rivaliser de sang froid et d’ignominie quand viendra le moment de ne plus se laisser faire… Court et efficace, ce roman coup-de-poing se dévore d’une traite.
Ma note : 9/10
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