dimanche 22 février 2009

Pelman, Brice - Métro convention - Fleuve Noir Spécial Police 1841, 1983


Laura grison n’a que seize ans mais en parait dix-huit. Et elle est plutôt du genre jolie. Son père coiffeur, sa mère coutière, elle vit dans une famille qui ne roule pas sur l’or. Ce qui ne l’empêche pas de préparer son bac au cour Bossuet, une école plutôt réservée à l’élite de la société. C’est que sa mère a de grands projets pour elle. Elle rêve de la voir épouser un gars de la bonne société. Laura, elle, n’en a cure, pour le moment, elle se contente de se faire baiser par Hervé, copain de classe et amant, avec qui elle n’a que faire d’un hypothétique mariage. Un jour, Monsieur Maxime, le patron de son père, lui propose de travailler pour lui. Pas au salon de coiffure, non, quelque chose de plus… secret. L’homme reste vague, mais ses intentions semblent louches. Laura aimerait avoir le choix, mais Monsieur Maxime tient le sort de toute la famille entre ses mains. Laura ne veut pas voir son petit papa perdre son boulot…


« Métro convention » tire une grande partie de sa force dramatique d’un choix littéraire généralement efficace : le récit « naïf » à la première personne, ici, en l’occurrence, celui d’une gamine de seize ans. On la sent fragile et irresponsable, incapable de comprendre tout à fait dans quoi l’infâme Monsieur Maxime la fait entrer (le monde de la prostitution). Le lecteur devinant bien plus de chose qu’elle, il s’installe vite entre ce dernier et le roman un suspense assez insoutenable… Là où Brice Pelman fait fort, c’est qu’il ne tombe pas dans l’écueil malsain où le lecteur deviendrait le complice de l’infâme proxénète. Le suspense était d’une efficacité redoutable, Brice Pelman n’a pas besoin de pousser le bouchon trop loin et de tomber dans le scabreux pur et dur. De plus, l’héroïne, qui ne manque pas de caractère malgré son jeune âge, ne restera pas victime sur tout le roman et saura rivaliser de sang froid et d’ignominie quand viendra le moment de ne plus se laisser faire… Court et efficace, ce roman coup-de-poing se dévore d’une traite.

Ma note : 9/10


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