lundi 12 janvier 2009

Arnaud, G.-J. - Grouillements - Fleuve Noir Gore 28, 1986

Lisa Monteuil, vingt-cinq ans, professeur d’histoire et de géographie croit devenir folle lorsqu’elle retrouve dans sa classe, le sosie d’un garçon dont elle était éperdument et secrètement amoureuse dix ans plus tôt. Loïc Gordon, c’est son nom, ressemble à s’y méprendre à son ancien béguin d’adolescente, Michel Rivière. Mais est-ce vraiment un hasard ? Et si Michel Rivière et Loïc Gordon n’était qu’une seule et même personne ? Et si cet être, ainsi que les autres membres étranges de sa famille avait trouvé le moyen d’arrêter le temps ? Et si tout cela avait un lien avec les petits monticules d’asticots trouvés ça et là dans certains endroits de l’école ? Toutes ces questions n’empêcheront pas Lisa de succomber sous les charmes de l’adolescent, dont la maturité semble étonnante.

Arnaud envisage dans ce roman une dimension « gore » pour le moins originale. Pas d’effusion d’hémoglobine ici, tout est basé sur l’existence d’asticots étranges, appelés « loms » et de leur appétit pour la chair humaine. Ceux-ci ont la propriété d’investir un corps, de le parasiter et de le dévorer tout en maintenant leur victime en vie. Ce qui permet, délice suprême, à la victime de se voir dévorée progressivement. Pour la crédibilité scientifique de l’affaire, on repassera. Mais d’un point de vue narratif, cela donne lieu à quelques scènes d’horreur particulièrement saisissantes. Ce qui rajoute du trouble à cette étrange histoire est la dimension érotique de l’ouvrage. Là, ça devient carrément divinement dégoûtant. Et la description des pulsons sexuelles féminines de Lisa envers son jeune élève de quinze ans dont le corps est habités par une colonie de loms laisseront au lecteur un bon petit paquet de sensation étranges.

Voilà le genre de bouquin qui remplit son but : montrer le corps humain dans tous ses états, mettre en scène à la fois les pulsions sexuelles et la destruction du corps comme s’il ne s’agissait que d’une seule et même chose. Habile et troublant, ce livre se dévore.
Ma note : 7,5/10

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