vendredi 19 août 2011

Oster Christian - Rouler - Editions de l'Olivier, août 2011

« J’ai pris le volant un jour d’été, à treize heures trente », le lecteur n’en saura pas beaucoup plus sur Jean, cet homme qui a pris la direction de Marseille, ville qu’il ne connait pas, et qu’il espère ne pas rejoindre trop vite. Car si l’individu a pris la route, c’est pour oublier quelque chose… Un évènement qui a du ébranler sa vie. Une vie qu’il faut continuer, malgré tout. Peut-être est-ce là le but ? Avancer, laisser surgir l’imprévu, la rencontre fortuite pour réapprendre ce que le verbe « vivre » veut dire. Peut-être s’agit-il de trouver l’endroit, celui où l’âme pourra enfin se regarder et trouver un début d’apaisement.

Christian Oster nous fait regarder le monde à travers le regard particulier d’un homme perdu qui porte sur ses congénères humains un regard froid, extérieur, presque glacé. Jean dissèque chaque geste, interprète chaque comportement avec une acuité digne d’un psychologue comportementaliste, à moins que cela soit celle d’un éthologue à la recherche de l’animal humain.

Le roman semble construit comme le voyage de son narrateur, de manière erratique, sans plan préalable. Déroutant mais juste, tant la forme et le fond imposent leur adéquation, il diffuse une mélancolie rare. Une forme de spleen.

Le voyage sera aussi intérieur qu’extérieur, aux résonnances existentialistes. Aride pour les uns, résolument humain pour d’autres, ce livre divisera certainement. L’originalité du regard qu’il porte sur le monde est à ce prix.




8/10


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