mardi 8 septembre 2009

Brussolo Serge - Ceux qui dorment en ces murs - Plon, 2007

Résumé de l'éditeur : Ils vivaient en bordure de l'Amazone. Ils détestaient les missionnaires, ils réprouvaient la morale des Blancs. Ils avaient leurs propres coutumes. II n'y avait pas de police chez eux, mais un comptable surnommé " le diable au chapeau blanc " dont la fonction consistait moins à punir qu'à remettre les compteurs à zéro. Ils avaient le droit de voler, de tuer, à condition de se soumettre à l'appréciation de ce juge qui les notait, comme un maître d'école. Une bonne action compensait un crime. On avait le droit d'assassiner ses voisins à condition de sauver un bébé d'un incendie ; il fallait que les notes s'équilibrent... Si c'était le cas, vous pouviez aller librement, sans avoir à redouter la moindre sanction. Dans le cas contraire, il vous restait peu de temps à vivre. Très peu de temps... Quand on vit à proximité de la jungle, il n'y a pas d'âge pour avoir peur de l'obscurité.
Mon avis : Je n’ai jamais lu « Les animaux funèbres » ni « L’ombres des gnomes », soit les deux premières parties inachevées de la première version de cette histoire (publiée dans les années 80 par Fleuve noir). On a dit ceux-ci fort déroutants et partants dans toutes les directions, mais force est de remarquer que « Ceux qui dorment en ces murs » est un roman d’une grande cohérence. Je vois ce roman comme une espèce de « Short cuts » (Robert Altman) sud américain, une histoire chorale ou le romancier dresse une galerie de personnages tous aussi tordus les uns que les autres. Malgré cette truculence, le roman souffre quelque peu du défaut habituel de ce type de narration. Toute la première partie du roman, une bonne moitié même, est une longue exposition où il se passe relativement peu de chose, la mise en place est quelque peu laborieuse, les chapitres sont courts, fort descriptifs. Lorsqu’on quitte un personnage, on ne le retrouve que quelques chapitres et dizaines de pages plus loin. Cela donne un récit qui fonctionne par touches impressionnistes. Brussolo ne nous avait pas habitué à ce type de narration, on est loin du rythme plutôt enlevé de la plupart des romans qu’il a écrit pour la collection anticipation de fleuve noir. Ici, ce n’est qu’à la moitié du roman, quand apparaît pleinement l’identité et les motivations du personnage de Seaburn et que l’écrivain a déjà tué un certain nombre de personnages que l’intrigue se resserre sur quelques personnages que l’on suivra au cœur de la jungle. On retrouve dès lors un Brussolo plus classique, mais plus efficace.
Ma note : 7/10

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